Des repères pour les relevés
La première étape de l’intervention du géomètre topographe est la phase de levé, c’est-à-dire la collecte d’informations sous la forme d’observations : distances (infra rouge, laser), angles horizontaux et verticaux, lectures sur des mires (grandes règles verticales), signaux des satellites GPS/GLONASS. Les données relevées permettent dès lors d’aboutir à des représentation tridimensionnelles, planes, ou altimétriques.
Des canevas pour se positionner

En France métropolitaine, le canevas géodésique déterminé par l’IGN (Institut Géographique National) et servant de référence légale est le RGF 93 (Réseau Géodésique Français établi en 1993). Il s’agit d’un ensemble de 1023 points répartis sur tout le territoire, à raison d’un point tous les 20 ou 30 km. Ce canevas est lui-même raccordé aux réseaux européen (ETRS) et mondial (ITRS) soumis aux mouvements des plaques tectoniques. Une partie de ce réseau est constitué de stations GPS permanentes (réseau RGP de l’IGN).
En se positionnant à partir de ces repères, le géomètre réalise des observations GNSS ou des mesures d’angles et de distances, rendues possibles par l’apparition dans les années 80 des distancemètres. Pour densifier les points de l’IGN, la méthode employée est appelée polygonation : on détermine des points intermédiaires appelés stations et situés à proximité des détails à lever.
Quant à la mesure de l’altitude, elle porte le nom de nivellement et s’effectue par rapport à un autre canevas spécifique. Le système de référence qui s’applique actuellement dans l’hexagone est l’IGN 69, dont le niveau 0 se situe au marégraphe de Marseille (et l’IGN 78 pour la Corse). Les repères qui les composent se matérialisent par des macarons en fonte apposés sur divers édifices, généralement publics. On en dénombre plus de 400 000 à travers tout le pays !
Une précision millimétrique
En effet, jusque récemment (années 80), des méthodes relativement artisanales étaient souvent employées, comme par exemple le chaînage (mesure des distances par une chaîne), requérant un temps important. Grâce au perfectionnement des instruments (tachéomètres, niveaux, scanners lasers 3D…), ces délais ont pu être considérablement raccourcis.

La précision des mesures a également connu des progrès importants au cours des dernières décennies, notamment sur les distances. Lorsque le géomètre indique par exemple que le mouvement d’un bâtiment pourrait être de 5 mm, il doit préciser la fiabilité de ce résultat (on parle d’écart type ou de précision). Un mouvement de 10mm ±1 mm n’aura pas du tout la même signification qu’un mouvement de 10mm ±10mm !
L’introduction de l’informatique (pour le stockage des données, le calcul et la représentation), puis l’essor des systèmes d’information géographique, ont profondément transformé l’exercice de la profession. Les ordinateurs et l’électronique intégrée dans les instruments ont apporté leur vitesse de calcul, le stockage des données directement sur le terrain, ainsi que la possibilité de corrections automatiques des erreurs de mesure.
- Bornes géodésiques et repères de nivellement (format pdf - 225.8 ko - 31/10/2012) Article paru sur la revue Travaux n°885 (novembre/décembre 2011)
