Ingénieur des P&C

publié le 12 mai 2010 (modifié le 29 mai 2010)

 

C’est alors que par un arrêt du Conseil d’Etat du 28 novembre 1713, Le Roi ayant été informé que, nonobstant les ordres que S. M. a donnés, soit pour l’avancement et la perfection des nouveaux ouvrages qu’elle a ordonné être faits, ou pour les réparations et entretiens des grandes routes, chemins de traverse et ponts et chaussées qui y sont construits, ces ouvrages se trouvent néanmoins pour la plupart en très mauvais état par le défaut d’exécution, de la part des entrepreneurs de leurs devis, marchés, et adjudications, en sorte que le public en souffre considérablement. A quoi S. M. désirant pourvoir d’une manière également prompte et efficace, faire cesser et même prévenir dans la suite les différents abus qui se sont introduits dans la construction et l’entretien de ces ouvrages, et, en procurant le rétablissement des grandes routes et des ponts, faciliter non seulement les voyages que ses sujets sont obligés de faire, mais encore le commerce et le transport des marchandises et matières qui en sont l’aliment ; S. M. a jugé à propos de commettre à cet effet un nombre suffisant d’inspecteurs généraux lesquels seront tenus de se transporter dans les provinces pour, suivant les ordres et instructions qui leur seront donnés (…) prendre connaissance parfaite des ouvrages, visiter les nouveaux ouvrages, vérifier leur conformité aux devis, plans et adjudications, contrôler l’exactitude des métrés, dresser les procès-verbaux de l’état des ouvrages, dresser les devis estimatifs de tout ce qui concerne le rétablissement et l’entretien des grands chemins, ponts, chaussées et autres ouvrages publics. Dans le cadre de cette mise en place d’un premier « service » des ponts et chaussées frère Romain est maintenu dans ses fonctions pour la Généralité de Paris.

Construction d'un grand chemin
Construction d’un grand chemin
tableau de Joseph Vernet (1774) - musée du Louvre
en savoir plus (format pdf - 13.2 ko - 28/05/2010)

 

Trop onéreuse pour les finances de l’époque, cette organisation, qui aurait nécessité l’ouverture d’un budget annuel de 183 000 livres, avorte rapidement, et par un nouvel arrêt du 1er février 1716 (…) S. M. en son conseil a révoqué et révoque lesdits onze inspecteurs généraux et vingt et deux ingénieurs (…) à commencer du 1er janvier de la présente année 1716 ; et, en leur lieu et place, a établi un inspecteur général des ponts et chaussées du royaume, un architecte et premier ingénieur des ponts et chaussées, trois inspecteurs desdits ponts et chaussées et vingt et un ingénieurs des ponts et chaussées (…)

Le total des appointements et frais de voyage était ainsi ramené à un montant annuel de 77 800 livres. En application de ce nouveau texte les arrêts de nomination correspondants sont pris le 4 février1716, seul parmi ses collègues frère Romain est reconduit dans ses fonctions :

Le roi ayant, par arrêt de son conseil du 1er février 1716, révoqué les vingt-deux ingénieurs employés ci-devant et jusqu’à la fin de l’année dernière 1715, pour les ponts et chaussées, dans les dix-neuf généralités des pays d’élections, dans celle de Metz, frontière de Champagne, et province de Franche-Comté, et résolu d’en commettre d’autres pour le même service et faire choix à cet effet des sujets les plus capables ; S. M. informée de la capacité et expérience de frère François Romain ; ouï le rapport du sieur Desmaretz, conseiller ordinaire du conseil royal, contrôleur général des finances ;
S. M. en son conseil, a commis et commet frère Romain pour, en qualité d’ingénieur des ponts et chaussées, se rendre dans la généralité de Paris, département qui lui est confié, et suivre les ordres et instructions qui lui seront donnés par le sieur conseiller du conseil du dedans du royaume ayant le département des ponts et chaussées ; les appointements duquel sieur frère Romain S. M. a réglé, par ledit arrêt, à raison de 1 800 liv. par an, dont il sera payé par le trésorier général des ponts et chaussées en service sur les fonds provenant de l’imposition qui en sera faite.