Le triangle des batraciens

Le lot 10 s’implante près d’une zone natura 2000 : le bois de Vaires, doté d’une grande richesse floristique et faunistique.
Le lot 10, situé sur les communes de Vaires sur Marne et Pomponne (Seine-et-Marne), marque l’origine de la Ligne à Grande Vitesse Est européenne. Les voies à grande vitesse se raccordent aux voies existantes Paris - Strasbourg grâce à un saut de Mouton long de 300 mètres. Cet ouvrage, fondé sur 237 pieux de 1100 mm de diamètre, profonds de 13 à 20 mètres, permet le franchissement, par la LGV, de deux voies existantes déviées. Ces 237 pieux ont été forés avec des tubages provisoires sans boue bentonitique car le milieu environnemental est très fragile.
Ce lot est en effet localisé en limite du bois de Vaires et des Marais, site répertorié Natura 2000 en raison de sa richesse écologique (zone humide d’intérêt communautaire et habitats favorables au Triton Crêté et au Grand Capricorne).

Le Bois de Vaires sur Marne a pour objectif de contribuer à préserver la diversité biologique sur le territoire de l’Union Européenne et de maintenir ou de rétablir en permanence un état de conservation favorable des milieux naturels d’intérêt communautaire. Il est traversé par un petit ruisseau, nommé "Ru du Gué de l’Aulnay" (affluent de la Marne), qui, assujetti aux fluctuations de la Marne, a été rétabli sous la LGV par l’intermédiaire de trois ouvrages hydrauliques et d’une dérivation définitive longue de 160m.
Le ru abrite dans sa végétation aquatique une diversité piscicole particulièrement protégée par les pêcheurs.

Ses berges taillées avec une pente de 3 pour 2 (2 de hauteur pour 3 de base) ont été revêtues d’un tapis (enrochement et mélange sablo-limono-terreux) destiné à activer l’implantation de la flore et à assurer la continuité piscicole.
Pour le confort des amphibiens, un aménagement spécifique a été réalisé sur l’une des berges. La petite calanque créée avec des pentes adoucies a été nommée " crapaud plage " par le chantier à l’instar des "crapauducs". Cet aménagement permet de favoriser la continuité écologique entre le ru et le bassin d’expansion des crues.
Du point de vue de la flore, une attention toute particulière a été apportée au traitement d’un groupement végétal appelé "cariçaie".
À la grande stupeur du personnel accoutumé aux opérations courantes de terrassement, une pelle hydraulique a scalpé le terrain avec précaution pour récupérer sans trop de dommages ce groupement végétal protégé.
Pour permettre sa reprise et une nouvelle floraison au printemps suivant, la cariçaie fut pour partie transplantée en massif dans le futur bassin de 30 000 m3 prévu pour l’épandage des crues de la Marne. Ensuite, une autre récolte fut transportée avec une minipelle dans la mégaphorbiaie (zone humide) pour conforter des " mares " existantes.
On voit dans ces quelques exemple combien le souci de la préservation environnementale a été constant : la réalisation de 90% de l’ensemble des travaux a en effet nécessité pendant 600 jours calendaires, en plus des dispositions techniques particulières, la mise en œuvre de mesures préventives et d’accompagnement rigoureuses pour une protection efficace de l’environnement.

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- D’autres_photos_sur_le_lot_10 (format pdf - 485.4 ko - 09/01/2008)