Les machines de rotation
L’importance du nombre de feux construits sur les côtes, entraînera le besoin de les différencier des lueurs des habitations, d’où l’idée d’utiliser des feux tournants capables de produire des éclats. Le phare se distinguait par son rythme et devenait identifiable par le nombre de ses éclats et la durée de sa rotation.
Les machines de rotation pour optiques de Fresnel ont été conçues suivant le principe d’une horloge à poids qui actionne en rotation un support tournant sur des galets de bronze.
Ces machines se distinguent par trois éléments principaux :
- le régulateur à ailettes, à boule ou à coupelle à friction, à régulateur inertiel qui stabilise la vitesse de descente du poids moteur ;
- les pignons qui réduisent le mouvement en fonction de la vitesse de rotation demandée à l’appareil ;
- le tambour qui enroule ou déroule le câble du contre-poids.
Augustin Fresnel modifia le régulateur à ailettes vers 1826, avec l’aide de l’horloger Lepaute, pour éliminer les saccades de l’échappement, en y incorporant un régulateur à boule.
Trois entreprises ont fabriqué, en France, ce type d’appareil :
1) F. Barbier et Fenestre (Barbier-Bénard et Turenne).
2) Sautter-Harlé (Sautter et Lemonnier)
3) Lepaute - Henry-Lepaute.
Le remplacement des supports tournants à galets par des cuves-à-mercure, à partir de 1890, n’a pas modifié les machines de rotation qui ont été réutilisées ou peu modifiées jusqu’à l’électrification complète du système. À partir de ce moment, une nouvelle génération de machine dite “universelle” fonctionnant avec un remontoir mécanique ou électrique sera installée.
Photos :
En haut à gauche : machine de rotation mécanique Sautter-Lemonnier ,des années 1870/1880 qui était utilisée dans un soubassement à galet.
En bas : : machine de rotation à poids moteur Henry-Lepaute (vers 1890) ayant fonctionné au phare de Chassiron (Charente-Maritime).
(source : Dreyer-Damgm)