Perforatrices à air comprimé
Tunnel du Fréjus : les perforatrices à air comprimé.


Dans les années 1850, apparaissent les premières machines produisant et utilisant l’air comprimé et il est envisagé de les utiliser pour perforer des trous dans le front de taille.
La nouveauté des perforatrices à air comprimé .
Un problème non encore résolu à l’époque était le transport de l’énergie jusqu’à pied d’oeuvre, au front de taille du tunnel. On ne savait encore ni produire, ni transporter ni utiliser l’énergie électrique.
L’ingénieur belge Maus avait proposé une liaison par câble entre une usine hydraulique extérieure située à l’air libre et des machines perforatrices situées dans le tunnel. Mais les pertes d’énergie par frottement sur les centaines de poulies nécessaires auraient été trop grandes.
Dans les années 1850 on voit apparaître les premières machines produisant et utilisant l’air comprimé. L’intuition de Germain Sommeiller fut de penser que ces machines pourraient être mises au point pour perforer des trous dans le front de taille, et que l’air comprimé pourrait être produit en quantité et sous une pression suffisante dans des installations extérieures au tunnel, puis transporté dans des conduits jusqu’au front de taille, sans pertes d’énergie excessives.
Il réussit à convaincre les députés piémontais de la justesse de ses vues. Et pourtant il fallut encore quatre années après le début du creusement du tunnel, avec les trous de mines forés à la main, à la barre à mine, avant que les machines à air comprimé ne soient au point ! Il est remarquable, que pendant ce temps, ce chantier totalement "déraisonnable" se soit poursuivi sans désemparer.
L’air comprimé ainsi produit servait aussi bien à assurer la ventilation du chantier qu’à activer les marteaux pneumatiques perforateurs au front de taille.
Les marteaux creusaient des trous de 80 cm de profondeur dans lesquels on mettait l’explosif. Il y en eut jusqu’à 11 simultanément en action, sur chaque front.
Il fallait creuser 80 trous dans le front avant d’y placer les explosifs et déclencher le tir. L’air introduit dans le tunnel refluait vers la sortie, assurant ainsi une certaine ventilation du chantier, bien médiocre par rapport aux exigences sanitaires actuelles. Pour séparer autant que pouvait se faire l’air frais de l’air vicié, Sommeiller avait fait construire un plancher qui séparait la partie supérieure du tunnel de la partie inférieure. L’air vicié était extrait par la partie supérieure. Des ventilateurs mus par la force hydraulique placés à la sortie augmentaient la puissance d’extraction d’air