Pieux battus

publié le 15 novembre 2007 (modifié le 2 janvier 2008)

 

Village sur pilotis
Village sur pilotis
(Droits réservés)
Barcelone 2002. Groupe de pieux préfabriqués avant étêtage
Barcelone 2002. Groupe de pieux préfabriqués avant étêtage
(Doc. Rodio - Droits réservés)

 

Les pieux battus sont les plus anciens. Les hommes préhistoriques s’en servaient déjà pour fonder leurs villages lacustres à la surface de lacs ou d’étangs. Des sondages en ont prouvé l’existence sous une pyramide égyptienne datant d’environ 2.000 ans av. J.-C.
Ces pieux sont façonnés à l’avance sur le chantier ou loin de celui-ci selon les cas.

Ils sont mis en place par battage. L’enfoncement est obtenu par la chute, libre ou activée, d’une masse métallique, le mouton, sur la tête du pieu. En général les foreurs battaient les pieux tant qu’ils voulaient bien descendre. Les premières formules fixaient un enfoncement maximum pour un certain nombre de coup de la sonnette. Tous les paramètres pouvant varier, l’empirisme et la tradition locale étaient de mise. Il faut aussi noter que c’est la force humaine qui soulevait le mouton jusqu’au XIXème. Il n’était pas rare de voir des équipes d’une trentaine d’hommes qu’on relevait après une volée de coups toutes les cinq minutes ! Les sonnettes à vapeur arrivèrent au XIXème et enfin les engins modernes tels que les marteaux diesel ou les vibreurs mécaniques puis hydrauliques à la fin du XXème.
La chute libre est maintenant fréquemment remplacée par le choc du piston d’un mouton-batteur Diesel. Pour éviter sa détérioration, la tête du pieu est généralement protégée par un casque de battage. Cette pièce, dont l’emploi est indispensable, entraîne une perte d’énergie de battage. (rendement de battage de 0,7 à 0,8).
Le pieu est battu jusqu’au refus. Pris à la lettre, ce mot désigne l’impossibilité d’enfoncer plus avant le pieu en cours de battage ; lorsque par exemple, la pointe atteint le banc résistant qui lui sert d’assise. En fait, dans le métier, le refus désigne l’enfoncement permanent moyen sous l’effet d’un coup de mouton correspondant à une certaine énergie de battage. Le refus absolu (enfoncement nul) est rarement obtenu. Le plus souvent, l’enfoncement devient, en cours de battage, de plus en plus faible. Les formules de battage définissent la portance d’un pieu, à partir de la valeur de l’enfoncement. (exemple la fameuse formule des Hollandais).
Le « faux refus » est un refus conforme aux formules de battage mais qui est obtenu sur un obstacle imprévu (bloc rocheux ou maçonnerie ancienne, niveau dur peu épais, etc.), rencontré en cours de battage et situé au-dessus de l’assise résistante dans laquelle on a prévu de ficher la pointe du pieu.

Les pieux sont souvent d’abord mis en position dans un avant-trou foré de quelques mètres de profondeur.

Pour en savoir plus


Télécharger :