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Le canal des Pangalanes à Madagascar

publié le 2 août 2018 (modifié le 9 août 2018)

À Madagascar, on surnomme la côte Est "la côte des cyclones". C’est le long de ce territoire, dans la région des Pangalanes, que les colons français vont creuser à la fin du XIXe siècle une voie navigable de 665 kilomètres destinée au transport de marchandises. Désormais, la nature y a repris ses droits, mais les hommes continuent de l’occuper et de vivre en harmonie avec ses eaux.

Les origines du canal

La construction du canal des Pangalanes remonte à l’époque de la colonisation française, initiée en 1896 par le général Galliéni en vue de faciliter le contrôle administratif et militaire de la région. Pour longer la côte est, la marine marchande et militaire française devait braver de nombreux danger, notamment les récifs, les hauts et forts courants, les épaves de bateaux et les requins. L’administration coloniale eut alors l’idée de relier les lacs, lagunes et rivières navigables à l’intérieur des terres pour construire une longue voie navigable.
A partir de 1898 près de quatre années de travaux furent nécessaires pour ouvrir officiellement le premier tronçon, d’Ivondro à Andevoranto. à la navigation le 1er septembre 1901. Le dossier complet de percement de bout en bout fut finalisé en 1925 et reçut quelques concrétisations au gré des déblocages budgétaires par les instances coloniales. Le canal des Pangalanes devint alors une voie fluviale longue de 665 km.

Le présent et l’avenir du canal

Le transport de marchandises fut facilité grâce à ce canal, jusqu’à la la fin de la colonisation. Faute d’entretien, les parties creusées se sont peu à peu effondrées et les nénuphars et jacinthes d’eau ont envahi la voie d’eau. Environ 400 km du canal ont été toutefois réaménagés à la fin des années 1980, profitant de nouveau au transport de marchandises et au tourisme.
Des quatre dragues acquises par l’Etat en 1981, celle affectée aux Pangalanes qui était immobilisée à Analampotsy près de Mananjary a fait l’objet en 2005 d’importants travaux de réhabilitation supportés par le Programme Chemonics et le Business And Market Expansion (Bamex). Sa réutilisation est confiée à l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale (APMF). Les quelque 240 km séparant Tamatave de Mahanoro sont parmi les premiers à en avoir bénéficié.
Un projet de réhabilitation est en cours, mis en œuvre par l’agence marocaine Marchica MED S.A, en partenariat avec le gouvernement malgache.