Planete TP

Pathologie des pieux

publié le 18 novembre 2007
Pieu raté décortiqué
Pieu raté décortiqué
(Droits réservés)

Les accidents de fondations ne sont évidemment pas les mêmes selon l’état technologique des pays et la qualité de la formation des constructeurs. Les quelques mots qui suivent se rapportent donc aux accidents français de la fin du XXième.
Les chiffres sont des ordres de grandeur établis sur l’examen de plusieurs milliers d’accidents, petits ou grands.
La plupart des accidents observés ne correspondent pas à des fautes de calcul mais à des fautes de jugement. Ensuite, la réalité est complexe et ne se laisse pas enfermer dans des catégories simples. Un « bel accident » est toujours un peu interdisciplinaire.

Il faut dire tout de suite que sur les 2000 sinistres observés, moins d’un sur dix concerne des bâtiments fondés sur pieux.
25% des sinistres sont dû à l’ignorance du comportement des sols (tassements différentiels, fondations hétérogènes, etc.).
25% sont dûs au rôle néfaste des remblais qui tassent ou qui font tasser les terrains sur lesquels on construit.
32% sont dûs à l’action de l’eau sur des terrains argileux compacts, qui modifie profondément leurs caractéristiques (affouillements, diminution de la force portante, gel, glissements, sous-pression, etc.). Un cas sur trois.
A côté des ces trois grandes familles, dues à l’ignorance ou à l’optimisme des constructeurs, il existe d’autres causes, moins nombreuses, qui se partagent à peu près également les 18% restants.

  • les fondations sur sol instable en profondeur (exploitation de carrières, dissolution du gypse, tassements miniers) ;
  • - les fondations à une profondeur insuffisante ;
  • - la corrosion des fondations par le milieu ambiant ;
  • - enfin, les erreurs d’exécution ou malfaçons, notamment dans le domaine des fondations profondes.

Les sinistres résultant des problèmes de fondation sont en général très coûteux en argent et en temps et font l’objet de longs démêlés juridiques. Etant donné la faible proportion des fondations dans le coût total final de l’ouvrage, ce n’est pas le meilleur sujet pour écraser les prix de façon inconsidérée.

Sur la photo ci-contre : Pieu raté décortiqué. Le mauvais béton enlevé a été complètement délavé en cours de bétonnage par les circulations d’eau. En service, les armatures de ce pieu flamberaient sous la charge et le pieu se tasserait, provoquant des désordres en surface.