Téléphérique de l’Aiguille

publié le 30 avril 2008 (modifié le 23 février 2021)

Dès 1945, il apparait que le téléphérique des Glaciers souffre de deux handicaps :

  • d’une part, l’obsolescence de la ligne et des matériels en service,
  • d’autre part, l’éloignement de la gare de départ aux Pèlerins du centre de Chamonix.

Pour y remédier, Stéphane Pighetti, directeur du téléphérique, décide d’un nouvel accès à la gare des Glaciers partant de Chamonix via le Plan de l’Aiguille (2 310m),tout en poursuivant les travaux entre la gare des Glaciers et le Col du Midi.

Un tout nouveau projet

Dino Lora Totino

En 1947, Marcel Auvert, ingénieur des travaux, juge l’accès au Col du Midi trop dangereux. Il propose alors l’idée d’une liaison directe « Plan de l’Aiguille - Aiguille du Midi ». Stéphane Pighetti, directeur du téléphérique confie ce projet, par l’entremise de Philippe Desailloud, son directeur financier, à un italien, l’entrepreneur Dino Lora Totino, qui sera porteur du projet jusqu’à l’achèvement.

Dès 1949, ce nouveau projet est ambitieux :

  • relier Chamonix à l’Aiguille du Midi en deux tronçons dont un d’une seule portée de près de 3 Km ;
  • créer un grand hôtel en altitude ;
  • desservir des pistes de ski et de toboggan à luges vers la Vallée Blanche.

Encore fallait-il convaincre les autorités administratives de la possibilité de réaliser une seule portée entre le Plan de L’Aiguille et le sommet de l’Aiguille.

 

Chacun des 30 guides portera 30 kg d'acier pour une pénible montée de 2 jours
Chacun des 30 guides portera 30 kg d’acier pour une pénible montée de 2 jours
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C’est à partir du Col du Midi que, les 27 et 28 juin 1949, trente guides chamoniards et valdotains hissent jusqu’au sommet de l’Aiguille l’extrémité d’un câble de plus d’une tonne et de 1 700 m de longueur.

À l’aube du 29 juin, sept guides (3 chamoniards et 4 valdotains) déroulent le câble entre le sommet et le pied de la face nord-nord-ouest de l’Aiguille, ce qui, en prolongeant ce câble, permet de relier le sommet de l’Aiguille au Plan de l’Aiguille.

Ils prouvaient ainsi la faisabilité d’une portée de 3 km sans pylône.